Pour les mélomanes, la référence à Louis Couperin (1626-1661) et à son neveu François Couperin dit le Grand (1668-1733), est une évidence. La Piémontoise est une pièce pour clavecin du premier ; avec La Françoise, L’Espagnole et L’Impériale, La Piémontoise est aussi le 4e Ordre de « Les Nations », célèbre recueil de Sonates et Suites en trio du second.
Avec ce nom d’ensemble, les amoureux de l’Italie penseront au Piémont, grande région de l’Italie du nord, qui fit un temps partie de la Savoie, les géographes à « une plaine alluviale formant un glacis au pied d’un ensemble montagneux (cf. dictionnaire Le Robert) », les esprits gourmands penseront à une salade de pommes de terre accompagnée de quelques cornichons ! D’aucuns penseront même à Jean Wiener et à ses « concerts-salade », des concerts à la programmation aussi diversifiée que des salades composées.
Pour nous c’est un peu à l’ensemble de ces éléments que nous souhaitons nous référer : concerts au pied des montagnes de la Haute-Maurienne que nous apprécions tant, patrimoine musical et architectural savoyard que nous voulons contribuer à mettre en valeur, et bien sûr tout le répertoire musical baroque que nous découvrons avec nos instruments.
Restent les questions de l’orthographe et de la prononciation. Nous avons choisi l’orthographe du XVIIIème, celle de Couperin ou de Molière, dont on sait qu’elle se prononçait « Piemontèse » comme dans mélèze et même « Piémontouése » comme l’on dit le Roué ou le Ré (le Roy) en français restitué. Il semble que dans certains milieux on disait bien le « roua ». Chacun de vous est libre de son choix !
Et pourquoi ne pas finir la soirée, avec un petit verre d’Apremont ou de Mondeuse, un peu de tomme et une salade savoyarde, florentine, ou … piémontaise !
Notre ensemble :
Le noyau de base de l’ensemble La Piémontoise est constitué de trois instrumentistes, traverso, clavecin et viole de gambe. L’ensemble La Piémontoise accueille, en fonction du répertoire qu’il interprète, un second traverso, une flûte à bec, un violon, une chanteuse ou un chanteur, un théorbe…
Claudine Desjardins, traverso :
Premier prix au CNSMDP dans la classe de Jean-Pierre Rampal, Claudine Desjardins est, dans un premier temps, Première flûte solo de l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine puis de l’Opéra de Rouen. Professeur de l’École Normale de Musique de Paris pendant plus de trente ans et successivement des conservatoires de Rouen, Maisons-Alfort et Châtillon, Claudine Desjardins a participé à de nombreux concerts et exploré tout le répertoire de musique de chambre du 19ème et du 20ème siècle avec sa flûte Bœhm en or. Invitée en Chine et en Tunisie pour des master classes et des concerts, elle participe également aux Académies de Flaine, Morzine et Hourtin. Avec son mari contrebassiste elle fonde l’Ensemble Scherzino, flûte, violon, alto et contrebasse, qui joue pendant plus de vingt ans des transcriptions d’œuvres du 18ème au 20ème siècle, sans oublier des commandes à des compositeurs contemporains.
Attirée par la musique baroque, Claudine Desjardins consacre aujourd’hui une part importante de son temps à la flûte traversière baroque. Se référant aux traités et prenant conseil auprès d’instrumentistes comme Ruth Unger (traverso) ou Anna Cavalli (clavecin) elle s’en approprie la technique et le répertoire depuis près de vingt ans. Cette flûte traversière en bois, souvent du buis, au son chaud et rond, que l’on nomme aujourd’hui traverso pour la différencier de la flûte moderne, lui permet de restituer au mieux les partitions du XVIIIème siècle. Elle joue des instruments de Jean-Jacques Melzer, copies de Buffardin et de Denner, et de Claire Soubeyran, copie de Rothenburg.
Anna Cavalli, clavecin :
Après 20 ans de direction du Conservatoire de musique danse et théâtre de Châtillon, en région parisienne, Anna Cavalli renoue avec sa vie d’instrumentiste et sa passion pour le clavecin et la basse continue.
Sa première formation s’est déroulée en Italie où elle a obtenu un Diplôme de piano au Conservatoire de Lucques, un Diplôme de clavecin au Conservatoire de Florence et poursuivi des études universitaires à l’École de Paléographie et Philologie musicale de Crémone.
Après avoir obtenu un premier prix à l’unanimité de Clavecin et un premier prix de Basse Continue au CRR de Boulogne Billancourt dans les classes de Laure Morabito et de Frédéric Michel, elle s’est produite en concert en France et à l’étranger avec différentes formations de musique ancienne et elle a enseigné le clavecin et la basse continue dans plusieurs conservatoires.
Pendant les années de direction de conservatoire elle s’est tournée particulièrement vers le clavicorde, instrument aux fabuleuses possibilités expressives, parfait pour pratiquer une activité musicale plus intimiste.
Dominique Desjardins, viole de gambe :
Contrebassiste de formation, Dominique Desjardins a passé 40 ans à l’Orchestre National de France, interprétant le répertoire symphonique et lyrique sous la direction des plus grands chefs, Lorin Maazel, Kurt Masur, Daniele Gatti pour les directeurs musicaux, mais aussi de nombreux chefs invités tels Seiji Ozawa, Riccardo Muti, Léonard Bernstein, Wolgang Sawallisch et tant d’autres.
Partenaire régulier du Quatuor à cordes PARISII, Dominique Desjardins donne aussi des concerts avec de nombreux chambristes de renom. Avec la flûtiste Claudine Desjardins-Cloutour il crée le Duo EXTRÊMES (création d’œuvres de G.Keller, M.Marder, D.Lemaître) et l’Ensemble SCHERZINO, flûte, violon, alto et contrebasse, qui évolue entre les transcriptions pour cette formation hors normes (Rossini, Bartok J.Strauss, Mozart…) et les créations (G. Keller, E. Ducreux).
En parallèle il découvre depuis une quinzaine d’année la viole de gambe, tant l’instrument lui-même que le répertoire. Musique du 16e ou du 17e pour viole seule, duo avec traverso (flûte traversière baroque) ou clavecin, consort de violes, basse continue pour la musique française, allemande, italienne, de la fin du 17e siècle jusqu’à 1750.
Dans le cadre de la formation professionnelle il a rencontré des personnalités musicales du monde de la musique ancienne. Marjolaine Cambon l’a initié à la viole de gambe et à la pratique du consort de violes (ensemble de violes de gambe de taille et de tessiture différentes), puis Julie Dessaint et Marie Guillaumy. Il se perfectionne au conservatoire de l’Häy-les-roses puis à celui de Saint-Maur des fossés. Intéressé par la lutherie et l’archeterie de son instrument, il a construit son propre archet pour viole ténor lors d’un stage organisé par le « Bois de lutherie » à Fertans sous la conduite de Claire Berget.